Similo des monstres (avec adaptations logo)

On a beau être joueuse, il y a des jeux qu’on apprend à apprécier sur le tard.

C’est le cas pour moi avec Similo. Un jeu où il faudra découvrir une carte mystérieuse, connue uniquement par le maître du jeu, qui donnera des indices pour nous faciliter la tâche.

Alors petite mise en situation pour commencer. J’ai déposé 4 cartes et il faut trouver celle à laquelle je pense. Je vais présenter deux indices. Quand je présente l’indice verticalement, c’est qu’il a un point commun avec la carte à laquelle je pense. Si je présente l’indice horizontalement, c’est qu’il a un point opposé à la carte recherchée.

Vous l’avez?

La demoiselle un peu flippante en bas à droite (le yurei). Point commun avec la poupée hantée : c’est une fille. Point opposé avec le yéti, elle est toute maigre (notamment).

C’était assez évident pour l’exemple mais:

– Imaginez lorsque c’est parmi 12 cartes au lieu de quatre, et seulement 5 indices.
– On peut ne pas avoir les mêmes critères de comparaison, c’est là toute la subtilité du jeu, il faudra que le maître du jeu utilise ses indices convenablement, et que les joueurs les comprennent.

A chaque tour de jeu, une ou des cartes sont supprimées parmi les 12 (une carte après le 1er indice, deux cartes après le 2ème, etc.) et tant que la carte mystère reste en jeu, tout va bien. Après 4 tours, il ne reste que 2 cartes, le 5ème tour permet d’éliminer les derniers doutes. S’il reste la bonne carte, tout le monde a gagné.

Alors outre le processus inférentiel que ce jeu favorise, et outre le contexte sympa des monstres en pleine période d’Halloween, les images sont jolies, et qui dit images dit une infinité (presque) de possibilités d’activités pour s’amuser avec les aspects langagiers.

– Rechercher des informations à propos de l’un ou l’autre monstre. Recherche de documents, utilisation de l’outil et du moteur de recherches, mise en évidence des informations utiles et compréhension à la lecture.
– « Qui est-ce » version cauchemar. On cache un petit papier avec un dessin sous l’un des monstres et des questions sont posées pour retrouver où se trouve le petit papier (au hasard « Ohlala, un monstre a volé le chien du voisin, tu peux essayer le retrouver? (non haha) ), et plus globalement la description d’images et la compréhension orale,
– Bain de langage (Similo existe aussi en version contes, mythologie, animaux, animaux de la savane, Harry Potter et histoire)
– Lecture de définitions (cf. pdf  : 30 définitions pour les 30 cartes du jeu)
– Inventer une histoire et piocher de temps en temps un nouveau personnage pour improviser (pourquoi pas réinventer les classiques en mélangeant les jeux, que le petit chaperon rouge se perde dans la forêt et rencontre le monstre des marais, ça changera un peu…)
– Écrire l’histoire en l’illustrant, relier les feuillets, réfléchir à une couverture, à un résumé… ça crée des liens avec le monde des livres en plus de travailler l’orthographe.

Certaines versions du jeu se retrouvent chez Cotontige, à Ath (rue des écriniers) comme d’habitude!

 

Quelques cartes pour les jeux-carotte (6 à 10 ans)

Dans la foulée de l’achat de ce jeu, j’ai préparé quelques cartes-récap, que j’utiliserai également avec d’autres jeux.

  • Des cartes récap fin de 1ere primaire (CP), début de 2ème (CE1):
    Page 1 : 12 cartes pour remettre les syllabes dans l’ordre (mots de 3 syllabe) et 12 cartes pour retrouver la 2ème syllabe (mots de 2 syllabes)
    Page 2:  12 cartes pour retrouver la syllabe identique (entre deux mots) et 11 cartes de lecture rapide (3 mots)

 

 

 

 

   

  • Des cartes récap de grammaire niveau 2 (pages 3 à 6)  : noms, verbes, adjectifs, masculin/féminin, singulier/pluriel, 12 cartes à chaque fois.

J’ajoute à la main des petits points sur les cartes au cas où le patient a besoin de compter les points pour se booster, ou si on utilise les cartes dans un jeu de parcours (on avance ensuite d’autant de cases que de points sur la carte)

Voilà voilà, servez-vous! PDF:  cartes-jeux-carotte

 

Jouer avec les syllabes à l’écrit, sans écrire!

Petite découverte qui va rejoindre la grande famille des jeux de syllabes dans mon armoire.

Top Dogs est un jeu de métaphonologie et de rapidité. Des cartes représentent des chiens et leur nom en deux syllabes. Le but est d’annoncer le plus rapidement possible un nouveau mot, qui est la fusion entre deux syllabes, en fonction de la consigne notée sur les cartes (la première d’une carte et la deuxième de l’autre par exemple). Une aide colorée permet de séparer les deux syllabes du nom. Celles-ci sont d’une difficulté modérée. On y retrouve le Y, les sons IN et AN, des digraphes et des trigraphes. Le joueur le plus rapide gagne le pli.

Dans l’exemple ci-dessus, il faut prendre la 1er syllabe de Lucy et la 2ème de Kevin, ça donne Luvin.

Une consigne supplémentaire vient compliquer le jeu : si deux cartes forment le nom d’origine de l’un des chiens, le pli est gardé en jeu, deux nouvelles cartes sont placées faces cachées sur le pli, puis encore une fois deux nouvelles cartes (faces visibles) par dessus, comme à bataille. Le gagnant remporte les 3 plis.

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Jeu carotte : Save the Dragon

Le graal des logopèdes, c’est notamment de trouver LE jeu-carotte qui motivera les foules pour réussir les exercices.

Alors en voilà un qui va plaire. L’idée est que les princes et princesses que nous sommes chaussent leurs meilleures baskets, et grimpent de façon stratégique les escaliers qui conduisent au donjon, là où le pauvre dragon est tenu prisonnier par trois horribles personnages qui tenteront de nous faire tomber en nous lançant des  rochers. Collaboratif, pensez-vous?

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L’intérêt du jeu de stratégie dans les apprentissages

Ce gros dossier qu’est le jeu de stratégie! Je ne sais pas bien par où commencer cet article. Peut-être par parler de ma sensation – agréable – lorsque j’apprends quelque chose de nouveau.
J’ai récemment fait cette expérience, et c’était tellement génial! Toucher à quelque chose qu’on ne savait pas encore, sortir du quotidien et s’ouvrir à de nouveaux possibles.

J’ai la même sensation lorsque je découvre un jeu de stratégie. Ca aussi c’est quelque chose que j’ai découvert récemment. Sinon j’étais plutôt branchée jeux d’ambiance 6-8 ans à la maison et jeux éducatifs 4-10 ans au boulot.

A l’âge où l’on apprend tous les jours, on ne se rend pas compte de la richesse d’avoir un cerveau en état de fonctionnement. On apprend, on couche sur papier ce qu’on a appris, on gagne des points, on reçoit son bulletin, son diplôme… Puis on se met à travailler et à mettre en pratique ce qu’on a appris, et les occasions d’en apprendre davantage se font rares.

Le jeu de stratégie nous accueille dans sa difficulté parfois bien tarabiscotée, nous ouvre la porte l’air de dire « Accroche bien ton cerveau, ici c’est un peu le grand huit »… Puis lors de la 1ere partie, on râle, on essaie, on perd, on gagne grâce à la chance du débutant (en faisant comme si c’était exprès mais personne n’est dupe), on ne comprend pas trop ce qu’il se passe. On joue avec d’autres personnes, qui elles, ont déjà joué et disent des trucs du genre « mais noooon mets-la lààà ta pièce, comme ça tu fais ça, puis ça, puis moi je devrai faire ça du coup, puis comme ça et hop tu prends la mienne ». « Hein? »
On est circonspect parce qu’on a déjà du mal à réfléchir mais alors réfléchir avec 3 coups d’avance, non mais ho, m’énerffff ton jeu là!
On persévère. Puis petit à petit, on fait des liens, on s’y retrouve, on comprend, on voit ce qui ne varie pas et ce qui varie, on anticipe, on rate ce coup-là mais pas le suivant. Et on gagne.

Plasticité cérébrale, les amis!

On a appris un truc grâce à ce jeu, et notre cerveau est tellement content qu’il est prêt à recommencer! On rejoue et on devient imbattable! « Ch’te ez 1V1 à Quoridor » pour parler comme mon fils (Traduction? « Je gagne facilement (ez = easy) contre toi (1 versus 1), à Quoridor dès que tu le souhaites, maman chérie » Il a 12 ans, *soupir*)

La plasticité cérébrale c’est cette petite voix qui nous dit « Tout est encore possible dans ton vieux cerveau rabougri ».
La lueur d’espoir.
« Ce sont les mécanismes par lesquels le cerveau est capable de se modifier lors des processus de neurogenèse dès la phase embryonnaire ou lors d’apprentissages. » (Wikipedia – ouaiiis je casse l’ambiance mais on est pro ici hein!)

Voilà voilà! Conclusion, avec les jeux de stratégie, on apprend à notre cerveau d’une part, à aimer apprendre et d’autre part, à s’entraîner à apprendre. S’entraîner à se concentrer, à être attentif aux petites choses importantes, à inhiber ce qui n’est pas important, à faire des liens, à anticiper, à mémoriser, à planifier…

Vous la sentez venir, la références aux fonctions exécutives? Pour les personnes qui ne sont pas habituées au jargon: « les fonctions exécutives » (mémoire, inhibition, flexibilité, planification, attention) sont les socles de l’apprentissage. Si un socle est affaibli, les autres doivent compenser, mais ils sont tellement différents les uns des autres qu’ils ont vraiment du mal à compenser. On a la sensation, comme parent ou comme pédagogue, que l’enfant dépose littéralement ses acquis sur du sable et qu’il a donc beaucoup de mal à les retrouver et à les utiliser.

Les jeux en général, et les jeux qui font appel à l’apprentissage d’une stratégie en particulier sont un bon moyen d’utiliser agréablement les différents outils dont on a besoin pour garder notre plasticité neuronale, notre envie d’apprendre et nos compétences cognitives. Le jeu de société devrait tenir une place importante dans l’éducation et les rééducations pédagogiques, mais aussi dans le travail avec les personnes âgées et cérébro-lésées.

Petit instant promo, maintenant. Le 22 décembre, Up-toi, le fantastique centre de prise en charge interdisciplinaire à Ath, organise une journée de jeux de stratégie. Venez nous rencontrer et tester votre plasticité cérébrale 😉
Nous avons prévu des jeux basés sur l’apprentissage des différents mouvements aux échecs; Cotontige, la fantastique boutique, également à Ath, nous prête des jeux géants et de nombreuses boîtes seront à la disposition de vos cerveaux!

 

 

 

 

 

Graphisme, langage oral et plus encore: Saint Nicolas est à l’avance, cette année!

Les patients se suivent et ne se ressemblent pas. Et c’est bientôt Saint Nicolas, les catalogues débordent de jeux et de nouveautés qui sortent exprès pour nous faire craquer et voilà, j’ai craqué. Encore.

Promis, j’analyserai ces jeux sous toutes leurs coutures pour la nouvelle section jeux du site (où nous dressons une liste non-exhaustive des utilisations possibles des jeux du commerce, dans un contexte de prise en charge logopédique ou de renforcement à la maison avec les parents) . Mais en attendant, je ne résiste pas à ce petit aperçu.

On commence par Mémo Diabolo, qui comme son nom l’indique, est un mémory, et ne sera par conséquent presque jamais utilisé comme tel (sauf si les patients insistent, mais vraiment très fort – je n’ai jamais été très branchée mémory ^^ )
A la place, on fera du langage oral ou du langage écrit (décrire son image pour que je retrouve la même parmi les miennes, deviner sous quel chaton se cache la petite souris en posant des questions, lire des consignes pour trouver le chaton qui a saccagé le sapin…)
Puis, on aime bien les chatons.

Imagicien a clignoté dans ma tête en mode « alerte pépite, alerte pépite » dès que j’ai vu de quoi il s’agissait.
Avec les petits choux dont la première primaire a été rabotée, on se retrouve avec des difficultés directement liées à un balayage visuel pas assez entraîné, pas assez long. Alors ce n’est déjà pas évident de se souvenir de tous les sons complexes, les différences visuelles et auditives entre les OU, ON, OI, AI, EU, AN, EN, IN… mais si en plus leurs yeux s’accrochent uniquement à la première lettre, cela implique qu’ils doivent lire, ne pas comprendre, trouver où ça a buggué, relire, se souvenir, essayer de comprendre alors pffffff… tout ça est déjà compliqué au sein d’un mot, mais si toute cette patouille se trouve dans une phrase, sur plusieurs mots …
Bref bref, Imagicien permet de travailler le balayage visuel. Des fiches colorées ou en noir et blanc sur lesquelles les enfants et leur logopède chérie doivent retrouver et relier dans le bon ordre certains éléments présentés sur une consigne visuelle (regardez la photo, c’est plus facile à comprendre). En reliant, on va créer un dessin et il faut être le premier à avoir écrit ou dit ce que représente ce dessin (hop, un petit tour du côté de l’orthographe pour ceux qui écrivent). Au niveau du geste graphique, on a aussi un beau travail de la coordination oculo-manuelle, c’est toujours ça de bon à prendre.
Si c’est bon, la manche suivante se déroule sur la fiche en noir et blanc. On compte les points, on gagne, la foule est en délire et les patients ne veulent plus sortir du bureau.

Dernier craquage : Sticky Chameleons. Parce que j’adore les caméléons. Et aussi parce que c’est toujours chouette, les jeux de rapidité. Associer deux dés (couleur et forme, la forme étant celle d’une saleté de bestiole que le caméléon va attraper).
Le caméléon c’est nous. Et on attrape la bestiole de la bonne couleur avec notre langue. Pas notre vraie langue (ce serait drôle, n’empêche) mais la langue collante, très collante. Sans se faire piquer par une guêpe sinon c’est moins drôle.
Entre la rapidité, la concentration, la flexibilité mentale, la connaissance des couleurs et le vocabulaire des bestioles, je ne sais plus où donner de la tête moi!

Tout cela est disponible en call-and-collect, click-and-collect, laissez-un-message-and-collect chez Cotontige (Ath) et dans toutes les bonnes boutiques.

 

Creativity Battle. De l’imagination mais pas que.

Aujourd’hui j’ai une pensée pour les petits lapins qui s’en fichent des lettres. Qui ne savent pas pourquoi ça nous obsède tellement qu’ils sachent lire, écrire, écrire con-ve-na-ble-ment qui plus est!
Eux, leur imagination s’envole, ils transforment des couvertures en cabanes, des mannes à linge en prisons, des tables retournées en canoës, des livres en escaliers et des jolis cailloux en ingrédient secret de toute patouille qui se respecte.

Eux, parfois, ils ne tiennent pas en place. Il faut que ça bouge, il faut que ça pète, il faut que ça chamaille, il faut lancer, attraper, tourner, perdre la boule, recommencer..
Parfois ils contemplent et paraissent dans la lune et tout ce qu’on peut imaginer et plus encore se déroule bien à l’abri des regards dans l’écrin doux et riche qu’est leur esprit.

Pour eux, on se met en quatre. Parce qu’on est bien obligés de passer par la case « école », par l’écriture -et pas des pattes de mouches, hein!- par la lecture -et il doit bien tout comprendre!- , par l’orthographe -il écrit comme il entend, ça ne va pas- … Pourtant, on aimerait bien leur laisser leur monde et se battre avec eux à grand coups de fausse baguette magique qui envoie des faux éclairs dans des faux coussins qui ressemblent à de vrais monstres!
On y ajoute que « les éclairs ressemblent à des zzzzzzz, tiens et au fait, tu connais des mots où tu entends zzzzz? », que « Ce monstre-ci s’appelle Babibom, avec un mmmmm à la fin, et tu as entendu quel son juste avant le mmmmm? » et que « Oooh regarde, la baguette, on dirait presque un i avec une étoile à la place du point, on dessine la baguette en forme de i? » (parfois, mais c’est rare, on se prend un regard qui dit « Tu crois que je ne t’ai pas vue venir avec tes questions qui cassent l’ambiance? »)

J’ai eu un petit lapin comme ça, remuant, intriguant, adorable, qui en 1ere primaire, me dessinait Bob l’éponge avec tous les détails, sur le pantalon, les petits points pas tous de la même taille pour que ça ressemble à une éponge, avec une ombre dedans « parce que les trous sont profonds », la forme de la bouche, les dents… tout y était. Moi-même, je n’aurais pas su mettre autant de détails. Par contre, impossible de savoir dans quel sens était ce foutu « b », ou peut-être le « d »? ou le « p »? Bref. Il abandonnait net tout ce qui concernait la moindre lettre. Pas mon truc. Pas envie. Bof. J’aime pas. C’est nul ton truc. Ah non y a des lettres, j’y comprends rien, j’aime pas écrire.

Tout ça pour introduire ce jeu. Creativity Battle, de Londji.
Londji c’est mon gros coup de coeur esthétique. Je vous parlerai de « Roads » un jour. Une pépite de chez Londji aussi.

Et donc, Creativity Battle. Je l’ai depuis une bonne semaine et j’ai attendu de l’utiliser avec l’un ou l’autre patient pour voir où ce jeu pourrait nous mener. En gros, chacun a un carnet avec des photos d’objets, chacun a un crayon, on choisit une page de son carnet (le même objet pour chacun) et on décore l’objet. Un peu comme quand on transforme une couverture en cabane et les plantes en forêt tropicale, on enrichit ce qu’on voit, on sort du cadre, on invente. Puis on regarde les propositions des autres et on choisit celui qui a été le plus original. Ça c’est la version officielle.

Inutile de préciser que les pages ont été découpées et plastifiées pour rendre les photos réutilisables, que j’ai sorti mes plus beaux crayons Woody et qu’on a mis au placard le côté battle pour favoriser l’aspect coopératif.

Et quel plaisir de les voir comprendre qu’ils peuvent sortir du cadre! Utiliser le crayon non plus comme cette chose à dompter mais comme un allié qui va concrétiser leur imagination!

A partir de là, tout est permis et les lettres ne sont plus ce matériel ennuyant qui les rend perplexes et qui les laisse trop souvent dans l’échec. Décorer une pêche d’une dizaine de A pour la transformer en hérisson, décorer des boutons d’une dizaine de p pour les transformer en nuage avec de la pluie (j’aurais dû prendre des photos de ceux-là mais nous étions tellement dans la spontanéité que je n’y ai pas pensé)… La pensée s’ouvre avec bonheur et accueille ces nouvelles représentations mentales les bras ouverts, c’est la base-même du ludico-pédagogique.

Alors que certains enfants n’aiment pas l’image que renvoie leur dessin, ce jeu les libère de la pression qu’ils se mettent parfois quand ils laissent une trace. On peut effacer (souvent, c’est un argument de taille) et l’image est déjà jolie à la base, ils n’ont plus qu’à l’enrichir sans forcément utiliser d’éléments complexes. Quelques boucles par dessus des crayons de couleurs et voici une rue et ses maisons colorées d’où sort de la fumée, deux cercles par dessus une banane et voici un joli personnage (« Tiens et si on lui inventait un prénom? Tu l’écrirais comment? »)

On va donc travailler sur plusieurs choses en même temps:
– sur ce qui fait que les enfants n’aiment pas trop laisser une trace quand ils sont en échec avec l’écrit. On leur permet de lâcher prise.
– sur les différentes représentations d’une lettre et sur la représentation mentale de cette lettre dans des contextes qui sortent de l’ordinaire.
– sur le graphisme, en proposant des consignes (« tiens et si tu ne pouvais utiliser que des boucles pour décorer cette photo? que des lignes verticales? »)
– sur différents aspects (phonologie, orthographe lexicale, syntaxe, tout ce qu’on veut) via des questions précises et ponctuelles qu’on leur pose alors que leur cerveau est en pleine ouverture/création.

Pourquoi passer par le jeu? Parce que sinon c’est pénible, je n’ai pas fait toutes ces études pour m’ennuyer 10h par jour. Parce que l’enfant apprend mieux de cette façon. Le jeu permet de donner un sens à ce que l’enfant apprend. Une fonction. Le plaisir éprouvé permettra d’utiliser ces apprentissages dans d’autres contextes de la vie quotidienne. Le jeu améliore les compétences sociales et cognitives et permet à l’enfant d’évoluer sereinement dans un environnement changeant. Il aura appris en toute confiance à développer des stratégies, à s’adapter de façon créative, à collaborer et à apprendre de ses erreurs.
Autant le stress et l’anxiété bloquent les compétences, autant le plaisir et la créativité ouvrent l’esprit aux nouveaux apprentissages.

Comme d’habitude, j’ai dégoté ce petit bijou chez Cotontige, à Ath 🙂

Le jeu aux Mille Titres (le multi-usage de ta ludothèque de logopède)

Une petite pépite découverte grâce à Véronique, de chez Up-Toi. Une grosse pépite même, testée et totalement approuvée, chouchoutée, adoptée pour le bonheur de mes patients.

Alors par où commencer. Il y a beaucoup à dire!

Le principe de base: c’est un jeu de mémoire. Un mémory. Tuuutututut ne partez pas, je vais vous prouver qu’un mémory peut être vraiment sympa et vraiment travailler la mémoire (oui parce que bon… j’avoue, en général un mémory… hein… heuu…. bon… bof quoi)

Bon, nous sommes donc dans un mémory mais celui-ci va vous prouver que vous avez de la mémoire. Un superbe et énorme plateau est déployé (« whaaaaah » va dire l’enfant avec des étoiles plein les yeux) , il représente un paysage de village, sur fond de campagne, avec des montagnes et une foule de détails. Il y a un petit parc avec une fontaine, un restaurant, l’avant d’une maison et son balcon avec un transat, une école, une boulangerie, une montgolfière, la lune, des nuages… et…. aucun personnage.

Les personnages, vous allez devoir les retrouver. On commence donc le jeu en déposant faces cachées les 70 tuiles des 35 couples (masculin/féminin) de personnages à différents endroits du plateau. Il y a des zones légèrement plus claires sur les endroits prévus pour les personnages (au recto uniquement – le verso est prévu pour jouer sans les zones claires)

Le premier joueur commence et retourne un personnage. Il invente une petite histoire pour ce personnage. Par exemple je décide de retourner la tuile qui se trouve dans le parc, dans la fontaine, il s’agit du dentiste et j’annonce « LE dentiste est dans la fontaine du parc parce qu’il a trop chaud, c’est la canicule, il avait grand besoin de se rafraichir » La petite histoire fait rire mon patient qui imagine son propre dentiste tout trempé dans la fontaine du parc et hop je passe à la 2ème tuile, et c’est « la magicienne » « dans la cour de l’école ». J’imagine aussi une petite histoire pour elle.

Et puis c’est au tour du patient. Lui, selon s’il est à l’aise avec le langage oral ou pas, je lui demanderai de faire une phrase complexe, ou au contraire une phrase simple « sujet verbe » voire « sujet verbe complément » ou de simplement se concentrer sur le vocabulaire topologique, ou de juste donner le métier du personnage, ou il devra simplement répéter la phrase, ou juste écrire l’un des mots, ou juste me dire dans quel mot il a entendu un son en particulier.

Peut-être que nous ne travaillerons pas du tout la mémoire mais qu’en voyant tous les personnages, nous inventerons une histoire un peu folle, ou peut-être que nous ferons de la morpho-syntaxe en se concentrant sur les différences masculin/féminin ou singulier/pluriel.

Avec un matériel si riche, les possibilités sont presqu’infinies et le jeu peut même s’organiser en collaboration.

Revenons-en à notre mémoire. Il y a différentes manières de mémoriser. Si on vous donne une liste de 15 mots, et on vous laisse une ou deux minutes pour les mémoriser puis les répéter, vous en aurez 7 à 9. Si vous triez ces mots par thème, vous en aurez une grosse dizaine.
Si vous créez une histoire, mettez ces mots en scène, imaginez les « personnages » agir avec des « objets » dans des « lieux » de telle ou telle « manière », vous retiendrez les 15 mots les doigts dans le nez, vous aurez même encore un peu de place pour 4 ou 5 bonus.
Voilà le message qui passe dans ce jeu « Votre mémoire est bonne si vous savez vous en servir » « La mémoire de votre enfant est bonne si vous lui apprenez des techniques de mémorisation » ( et aussi : « Vous n’êtes pas obligée de sortir un énième mémory-chiant pour bosser la mémoire avec votre patient » :p )

Bon, revenons-en à notre jeu maintenant. Imaginons qu’on trouve LA dentiste dans la montgolfière. Où est le dentiste? 😉

(Tadaaam)

Véronique met ce matériel à disposition des prestataires, et donc des patients, dans les locaux d’Up-Toi. Up-Toi est un centre interdisciplinaire de thérapie et d’accompagnement scolaire, dans la région d’Ath. L’équipe, dont je fais partie, est constituée de spécialistes en psychologie, neuropsychologie, neurofeedback, gestion mentale, logopédie, coaching scolaire et des jeunes, pleine conscience et accompagnement des enfants, adolescents et adultes à haut potentiel. Up-Toi propose aussi des ateliers bienveillants et ludiques, ponctuellement ou de façon plus régulière (BD/Manga, maths ludiques… )

Vocabulaire, description d’images et d’actions, syntaxe, morpho-syntaxe, articulation, mémorisation, imagination… Vous avez forcément besoin de ce jeu.
Où le trouver? Chez Cotontige bien sûr!

La superbe photo du plateau a été trouvée sur le site de Plateau Marmots qui en a fait un article non moins superbe.

Manipulation du nombre et des opérations, jeu d’orthographe… J’ai cra-qué!

Alors voilà, le ciel est bleu, les oiseaux chantent, j’ai (enfin) repris le boulot, mais on est jeudi, et le jeudi j’ai le temps.

Et les magasins sont ouverts.

Et je n’ai plus rien acheté depuis des siècles, à part les grosses courses hebdomadaires au Colruyt.

Et mon armoire de jeux ne déborde pas encore (ok c’est pas vrai).

Et je n’étais plus rentrée chez Cotontige depuis super longtemps.

Autant de bonnes raisons pour craquer sur quelques jeux qui feront le bonheur de mes patients et peut-être bien de mes collègues chéries ^^

Le premier qui m’a tapé dans l’oeil est juste superbe. De grands chiffres en bois (le 10 doit mesurer autour des 20 cm). Ils ont la particularité (outre d’être superbes) de se compléter selon les opérations. Donc si j’empile un 4 et un 6, ils feront ensemble la même taille que le 10. Alors magique ou pas magique?
Ok, pas magique. Mais cool quand même quand on se dit qu’un enfant trouvera ça teeellement moins abstrait que des chiffres écrits sur une feuille. Et pourquoi un dessin de chiffre devrait correspondre à une quantité de bouchons, d’abord? Voilà, problème réglé. Ce matériel offre du concret.
Je ne sais pas si j’ai déjà dit que c’était superbe mais j’hésite fort à acheter une 2ème boîte, pour les organiser dans un cadre ou pour décorer sur une étagère.

Je pense déjà aux immenses tours que nous allons construire! Qui aura la tour la plus haute? Et combien vaut la tienne? Et on fait comment si on veut avoir la même?

Autre jeu que je voulais avoir depuis longtemps, mobi. Une jolie petite baleine qui contient des tuiles bleues « nombres » et des tuiles blanches « opérations ». Les tuiles bleues sont faces cachées, chaque joueur en prend 7. Les tuiles blanches sont en libre service.

On prend le scrabble sans sa grille et on remplace les lettres par des nombres et par des signes d’opération et hop. Le premier joueur organise un calcul correct, le suivant ajoute des tuiles en utilisant l’une des tuiles qui est déjà placée, et le gagnant est celui qui se débarrasse de toutes ses tuiles en premier. Easy!

Alors ça travaille plein de choses. Pas uniquement le fait de savoir que 3+5 = 8.
Mais aussi le principe d’équation, la flexibilité nécessaire à l’inversion de signe, la flexibilité nécessaire pour regarder son jeu, y réfléchir, puis rebondir sur ce qui vient d’être installé par son adversaire.

On peut aussi envisager d’imposer une consignes comme « uniquement des soustractions » (cf 3ème image) ou distribuer + de tuiles au départ et imposer d’utiliser deux signes dans une même équation. Voire même utiliser un « fois/divisé » ET un « moins/plus » pour jouer avec la priorité des opérations (2+2 x 3 = 8, et pas 12, car on donne la priorité aux multiplications et aux divisions et pas à l’ordre d’écriture du calcul)

Les possibilités sont multiples et on en trouve encore d’autres lorsque l’on joue.

On sort un petit peu des maths. La boutique Cotontige a opté pour la marque Plancote pour étoffer son offre de jeux éducatifs et c’est une bonne nouvelle!

J’ai failli tout prendre et finalement ma frustration et moi avons choisi « L’as de la lecture 2 ». Trois jeux de cartes dans cette boîte, qui fonctionnent comme un « Uno » (mais lorsqu’il y a des cartes et des mots dessus, les possibilités de jeux sont très larges.)
Pourquoi trois jeux? Parce que chacun se concentre sur une particularité orthographique. Les lettres muettes, les sons complexes (ouille, aille, ion, euille… ) et les sons un peu bizarres qui donnent tellement de mal à nos patients dyslexiques (car/cra , pal/pla…. )
Il y a 3 boîtes différentes, et pourquoi 3 boîtes? Parce qu’il y a d’autres particularités dans les autres boîtes, bien sûr! (les graphies contextuelles du G, du C, du S, les sons simples. etc. etc. etc. je n’ai pas tout retenu)
« Attrapez-les tous », comme dirait Satoshi Tajiri (hop, Wikipedia si t’as pas la ref.)

Tous ces jeux sont à la boutique Cotontige, à Ath et comme il faut faire vivre le commerce local, ne les achetez pas en ligne. Allez sur place pour vous faire conseiller, voir les jeux en vrai avant de craquer sur ceux-là et sur plein d’autres. Et sur des vêtements pour vos enfants. Et sur des jolis petits objets 😉